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beau ❤
Par Anonyme, le 01.03.2022
merci pour ce voyage! très beau..
Par Anonyme, le 22.02.2020
quelle découverte ce soir.
un texte millésimé.de s "informations" fracassantes
Par Anonyme, le 17.03.2019
à vendre de la bonne zetla indoor en provenance
du sous-sol d'alger . les modèles sont :
24 k gold
710
Par Vendeur de weed, le 17.04.2018
beau blog. un plaisir de venir flâner sur vos pages. une belle découverte et un enchantement.n 'hésitez pas à
Par angelilie, le 07.04.2017
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Date de création : 06.11.2009
Dernière mise à jour :
21.01.2016
178 articles
Déborah/Marie
Il est seize heures. Une jeune fille vêtue d’une jupe très longue. Ses cheveux sont cachés par une coiffe, elle porte un collier avec une étoile de David. Sur sa tête et son bras gauche elle porte des phylactères. Un châle de prière recouvre ses épaules nues. Elle est debout sur une chaise recouverte par une serviette, sa tête effectue des va-et-vient réguliers. Elle en descend doucement, avec précaution, comme par peur de casser un patrimoine fragile. Elle se plante devant le public, elle enlève ses chaussures ainsi que ses chaussettes sales. Devant elle, se dresse une bassine remplie d’eau, elle s’en approche, s’accroupit, met ses mains dans l’eau, relève la tête et regarde :
Déborah ou Marie : « Je dois faire mes ablutions » !
Elle continue à se purifier ; d’abord trois fois la main droite, puis trois fois la main gauche, puis le visage, derrière les oreilles, puis les pieds, trois fois le pied droit, trois fois le pied gauche. Elle se relève, prend la serviette qui l’attend sur la chaise, elle s’essuie soigneusement, jette la serviette et s’assied.
Déborah ou Marie : « Je me suis toujours appelée Marie. Pas la mère de Jésus, non, mais la fille de David, enfin, Paul. Jusqu’au jour où j’ai compris que je m’appelais Déborah. C’est une prophétesse. Je sais, il n’y en a pas beaucoup ».
Elle se relève, elle arpente la chambre en parlant.
Déborah : « J’ai appris ça par hasard, en tombant sur une veille lettre de remerciements écrite par mon grand-père Jacob - qui s’appelait à l’époque Mathieu- et où il exprimait sa reconnaissance vis-à-vis d’un certain Jean pour l’avoir aider à échapper à la Gestapo. La lettre n’est jamais arrivée à destination. Je dois faire ma prière ».
Déborah se rassoit
Déborah : (elle sourit) « J’ai réussi à savoir qui je suis : je suis la fille de David et la petite-fille de Jacob. Tout le monde est athée chez moi, chez nous Dieu est mort, alors je me console comme je peux, j’ai décidé de redevenir juive ».
Déborah se relève, se met debout, juste devant la bassine, elle inspire puis expire comme pour se donner du courage
Déborah : « Je suis juive ashkénaze, ma mère est alsacienne, mon père est belge, il adore les bières, les moules, les frites et ma mère le lui rend bien, elle l’a quitté l’année dernière pour partir avec un certain Mohammed, un Irakien moustachu et très viril, depuis il n’aime plus que la bière. »
Déborah entreprend d’enlever les phylactères.
Déborah : « Ce que ça serre ce truc, ce que c’est compliqué cette religion, quelle idée de vouloir prier cinq fois par jour en enfermant des versets dans des boites et en les nouant autour du bras et de la tête. (Elle retire sa coiffe) Ce qu’il y a de plus beau chez moi, ce sont mes cheveux, je ne veux pas les cacher sinon plus personne ne s’intéressera à moi. (Elle retire son châle) Pourquoi vouloir mettre un châle sur la tête pour prier, ça ne suffit pas la coiffe, et puis c’est quoi ces franges, on dirait des pompons, et puis cette jupe est très longue, je vais la raccourcir (elle cherche sa paire de ciseaux qui est sous la chaise, elle découpe la jupe avec minutie).
Débarrassée de tout ce fatras inutile, elle s’allonge par terre, arrache son collier.
Marie : « Je m’appelle Marie. Je suis française. Dieu c’est encombrant, six-cent-treize commandements pour un seul être humain c’est trop, demain qui sait, je me convertirais peut-être au Bouddhisme c’est plus zen ».
Un homme rentre dans la chambre, il jubile.
Paul: « Marie qu’est ce que tu fais encore avec cette bassine, ta mère revient à la maison, Mohammed l’a lâchée, Paul la reprendra, comme on reprend une brebis égarée. »
Marie : (toujours couchée) « Amen, ainsi a parlé mon Père ».
Houda ZEKRI