Suicide et ou euthanasie

Post-mort’aime

-Mort.

Il a décidé de se suicider.

C’est un choix philosophique.

Il aurait pu choisir de vivre.

Je n’ai rien à voir là-dedans. Rien du tout. Vous ne pouvez rien me reprocher. Vous avez besoin d’un coupable mais il n’ y en a pas. Ni innocent, ni coupable. Rien.

Juste, son choix. Il a choisi de quitter cette terre parce qu’il ne supportait plus sa souffrance.

Vous voulez me condamner. Sans mots. Vous m’avez regardée, juste regardée, comme un assassin.

J’ai mal.

Il est mort. Il n’est plus et je souffre. Je continue à respirer. Inspiration… Expiration… Inspiration… Expiration.

Vous me fusillez… du regard.

S’il a décidé de partir, c’est parce qu’il le voulait. Il ne voulait plus vivre.

Je vous hais.

Vous me reprochez de l’avoir aidé mais je ne pouvais pas refuser. Il me l’a demandé. Et vous osez m’accuser !

J’ai été la main qui a accompli sa volonté. Il a voulu et j’ai fait.

Non !

Je ne voulais pas me débarrasser de ce tas de viande !

Non !

Je ne voulais pas me faire sauter par tous les hommes du village !

Non et non !

Je ne voulais pas qu’il crève !

J’ai mal au ventre. Je vous vomis. Je vous extrais de mes tripes et de ma conscience.

Non !

Je ne l’ai pas tué !

Je suis un instrument. Un petit instrument.

Oui.

Je l’ai débranché. Dé-branché, déconnecté, délié, déligoté…

Je l’ai libéré de

Sa pesanteur. Pesanteur. Attraction/prison.

Il est maintenant léger.

Je m’en tape de votre jugement, de votre regard qui me scie, de vos cœurs inquisiteurs.

Je vous hais !!

Ma haine est électrique. Elle est contagieuse. Alors, je me suis éloignée pour ne pas vous tuer avec ce couteau de cuisine qui traînait sur la table.

Oui, vous tuer. Vous. Et vos cœurs qui se retrouvent. Et moi seule. Boulet-solitude. Avec le souvenir d’une condamnation, d’un juge…

Mais je vous chie dessus et lui aussi, que je porte en moi, avec son corps neuf et non mutilé.

Je suis partie car j’envie votre bonheur… retrouvé, la possibilité de votre bonheur perdu et presque retrouvé.

Merde !

Je vous hais et j’en tremble, j’en sue, j’en vomis, j’en meurs.

Alors, je suis sortie.

Et je suis revenue pour vous déranger, pour vous empêcher…

Houda ZEKRI

19/11/2010

Que vous êtes jolie, que vous me semblez belle !

Maîtresse Vérité sur un piédestal juchée
Se mourait de solitude et d’ennui
Maître Mensonge par son beau corps nu attiré,
S’en approcha à pas de loup :
«Je vous salue, Vérité pleine de grâce
Le Seigneur est avec vous
Et vous informe qu’il est rempli de vous. »
Maîtresse Vérité, par ce langage bouleversée
Ne retint plus ses émotions
« Alléluia, Allélulia,
Je donnerai tout pour l’entrevoir ;
Ma vertu, ma franchise et même ma singularité! »
Maître Mensonge sentant sa gloire proche,
Se hasarda, et lui tint à peu près ce langage :
« Ne donnez rien, je vous prends,
Par mes yeux vous verrez le Seigneur,
Et de notre union naîtront les humains
Vils, hypocrites et méchants. »
Maîtresse Vérité, par la proposition alléchée,
Ôta à Maître Mensonge ses oripeaux
Et ils s’unirent, à jamais...
Depuis ce jour,
Dame Vérité ne s’ennuie plus
Et Monsieur Mensonge,
Vit toujours aux dépens de ceux qui l’écoutent ;
Les Hommes bien pensants
Et le Dieu qui les a créés à son image.

Le 19 septembre 2008
Houda ZERKI