Une source proche du bureau politique de Nida Tounes (Ar. L’appel de la Tunisie), et qui souhaite garder l’anonymat par peur de représailles, nous a fait part hier soir, d’une révélation, pour le moins abracadabrante ; Beji Caïd Sebsi a fait appel aux services d’un grand généticien franco-tunisien, pour se faire cloner.

En effet, l’octogénaire, très prévoyant, s’est mis en tête de piéger la Faucheuse et a souhaité créer son double, en tout identique au Ghoul (l’ogre). L’expérience entourée du plus grand secret, s’est déroulée dans la clinique des Fontaines à Melun (Seine-et-Marne).

Tout a commencé en 2013, lors d’une réunion secrète, présidée par le cardiologue Mohamed Ben GHORBEL, qui a voulu réunir des compétences tunisiennes, en vue de mettre en place, la coordination Nida Tounes France Nord et de faire du lobbying pour le parti. Le Pachyderme, ayant bien voulu honorer les participants de sa présence, s’était lancé dans un discours fleuve, quand il fut victime d’un léger malaise.

De nombreux médecins étaient dans la salle et Sebsi fut vite, pris en main et remis sur pied. L’assistance, composée à 80% de praticiens, était obnubilée par le charisme du politicien et par sa faculté à réactualiser le passé et à faire bon usage du patrimoine immatériel tunisois. C’est alors, qu’il fut décidé, dans les plus hautes sphères médicinales parigotes, de donner sa chance au bonhomme et de lui assurer une immortalité faberisée, car aux yeux de cette clique très au fait de ce qui se passe dans les coulisses politiques tunisiennes, le Chef (Caïd) était la seule personnalité capable de sortir la Tunisie du marasme ambiant et de lui faire dépasser la crise dans laquelle, elle ne cessait de s’empêtrer.

C’est au fameux généticien franco-tunisien Karim ben YAGHLEN, âgé de 64 ans, que revint la délicate mission de « dupliquer » la Bête. Ayant déjà participé au clonage de Dolly en 1996 et ayant été un chercheur très actif du très célèbre Roslin Institute, le professeur YAGHLEN, a décidé de mettre sa nouvelle méthode de clonage, au service du Mammouth. L’opération consistait en un prélèvement de cellules dites « protugamétites » sur les corps caverneux du sujet mâle, qui au préalable, doit avoir subi une immuno-déficienciation par injections de cellules-souches contaminées, à virulence atténuée par exposition à des rayons Beta-Gama®.

Beji Caïd Sebsi atteint d’une maladie neuro-dégénérative auto-immune rare, appelée Syndrome de Bâle, gardée jusque là secrète, a très mal réagi à la diminution de ses lymphocytes. Des ganglions externes recouvrirent la base de son cou ainsi que son aine, et la biopsie confirma leur nature cancérigène.

L’équipe du professeur Karim était désemparée et Hafedh, accompagné dans son malheur, par son ami de toujours, le grand homme d’affaires Mohamed Raouf al KAMMASSI, ne cessa de faire le va-et-vient entre Paris et Tunis. Finalement, une radiothérapie est pratiquée et l’équipe de campagne de Beji fait appel à un thanatopracteur de renommée, pour faire disparaître les plaques jaunâtres qui envahirent la frimousse et le cou du dinosaure.

L’affaire était compliquée car le président de Nida Tounes, avait des engagements internationaux, auxquels, il ne pouvait échapper sous peine de perdre sa crédibilité, et les négociations avec les potentiels candidats à la présidentielle, battaient leur plein.

Le professeur Ben, comme aiment à l’appeler ses confrères, mit le Fossile, sous cure aromatique et tous les jours, Sebsi devait absorber les trois litres d’un breuvage infect qui lui donnait des maux d’estomac homériques. Le clonage humain, et surtout, pas du tout à des fins thérapeutiques, était interdit en France, et c’est pour cela, que rares étaient les personnes qui savaient ce qui sa passait aux Fontaines.

Notre source, ayant fait partie des cercles rapprochés du Zaïim (Ar. Leader) nous a fait part des réticences de Beji, qui au début, a littéralement, envoyé « bouler » le professeur et sa solution miracle, car il avait compris au fil d’une des conversations si animées, qu’il allait devenir stérile, après les manipulations génitales qu’il allait subir. Il voulait alors des preuves irréfragables de sa fertilité ultérieure.

Tous se démenèrent, et c’est Lilia KRONONBERGH, neuropsychiatre formée au techniques dites ultra-cypriques qui trouva la solution. Elle conseilla au « poilu » de faire cryogéniser ses spermatozoïdes et Sebsi retrouva sa bonne humeur légendaire.

Le clonage avança et la verge du négus, clonée in vitro, permit grâce à un processus complexe de multiplication cellulaire par division, de dupliquer les autres organes.

C’est surtout la dernière étape qui a présenté les plus grosses difficultés et complications. En effet, le clonage du cerveau du centenaire ne se fit pas sans mal, car l’interruption spontanée des connexions neuro-électriques, nécessitèrent l’intervention d’un générateur hydraulico-résistant et la création d’une plateforme nano-numérique, pour le transfert des flux informationnels et surtout des algorithmes dits strato-stratégiques et qui concernaient en quelque sorte, une espèce de taxinomie épi-phénoménale permettant d’ordonner et de classifier les stratégies et entourloupes politcio-manigancières de l’animal politique.

Actuellement BEJI II est en cours d’expérimentation. C’est lui d’ailleurs, qui a présidé le grand meeting d’el-Menzah. Tous n’y ont vu que du feu, mais les plus experts, ont pu noter cet écart de langage concernant l’offre d’effeuillage du candidat, qui pour prouver sa virilité, voulait montrer les bijoux de la famille.

Les tractations se multiplient et la pression sur BEN YAGHLEN devient insoutenable, car Beji risque de passer de vie à trépas, d’un moment à l’autre. Effectivement, les séquelles de son immuno-déficienciation sont irrémédiables et le compte-à-rebours a bel et bien commencé.

Les nidaistes comptent beaucoup sur ce clonage pour gagner les élections et pour présenter leur super-héros comme un Gilgamesh invincible, une sorte de prestidigitateur qui relèverait la Tunisie de ses cendres, en attendant le retour de l’exilé et de sa machine infernale, le Rassemblement Constitutionnel démocratique (R.C.D).

Tous en viennent à négliger le vrai Béji, qui commence à regretter amèrement, le bon vieux temps, où il suffisait qu’il toussât pour qu’une armada de toubibs se missent en quatre pour soigner ses bobos d’enfant gâteux.

Les communicants nidaistes ont déjà un slogan en attente ; « Béji II ; la naissance », « Sebsi ; le retour », « Le Caïd ou le miracle tunisien » et d’autres encore, que la décence nous empêche de citer.

Par Houda ZEKRI

Paris le 16 novembre 2014

* Ceci est une fiction politique.