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Dernière mise à jour : 21.01.2016
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Clandestinopolis
Houda sous tous les angles

Gilbert, le blanc qui ne pue pas

Publié le 04/01/2010 à 16:43 par houdazekri Tags : racisme xénophobie

Je m’appelle Gilbert. Comme mon grand-père. J’aurais voulu m’appeler François, mais mon père n’a pas voulu.

Je suis blanc.NON, non n’allez pas croire que je suis blond ; le peu de cheveux qui s’étalent sur mon crâne huileux sont devenus gris maintenant.

Je suis blanc comme un caché d’aspirine et pourtant je n’ai peur de rien ; j’ai fait la première, la seconde guerre mondiale, l’Indochine, le Vietnam, j’ai même fait l’Algérie. Enfin pour vous dire que je suis blanc et que je n’ai peur de rien.

Je ne pue pas, je sais me mettre du côté droit de l’escalator dans le métro, je sais faire la queue- pas la mienne, elle est malheureusement rangée dans un placard depuis la mort subite de ma tendre et douce Gilberte, disparue dans des circonstances douteuses ; attaquée un soir de la Saint-Valentin, une rose rouge à la main. Elle n’a pas voulu céder aux propositions indécentes du tout petit, mais vraiment tout petit, maghrébin épicier, Rachid Cherquaoui qu’il s’appelle : une ordure vivante qui a même ensorcelé M. Lefranc pour lui subtiliser son commerce, ainsi que celles plus pressantes de son frère Mohamed, aussi noiraud que le premier, long comme l’enfer, yeux globuleux et barbe sauvage ; ça ne l’a pas empêché de kidnapper M. Leroy et de prendre sa boucherie pour une bouchée de pain.

Je disais donc, moi le blanc aux cheveux gris, que ma regrettée Gilberte sous le choc libidineux des deux Maghrébins qui voulaient la violer dans leur arrière-boutique, soi-disant pour la protéger de l’orage, car il pleuvait ce jour-là des trombes d’eau, est morte d’une attaque cardiaque, une épine enfoncée dans l’annulaire droit.

Revenons aux vivants, dont je fais partie. Je suis blanc !! Oui, je l’ai déjà dit, avec l’âge on se répète, et puis j’adore radoter, je n’ai plus personne à qui faire la conversation.

Ma passion ? C’est la chasse aux sorcières, aux Noirs, aux Arabes et aux basanés de toute espèce, diriez-vous. Et bien, détrompez-vous !!

Non et non, je suis Gilbert le chasseur d’odeurs pestilentielles. J’habite seul, enfin pas tout à fait, sur ma table de nuit rôde le portrait de ma femme qui était gouvernante durant quarante ans chez un prêtre, enfin non, ça c’est la vieille du dessus, la mienne a servi de gouvernante chez un huissier qui lui ramenait toutes les semaines un petit cadeau, un rien, disait-elle de ses saisies hebdomadaires.

Récapitulons, je suis blanc comme neige, je n’ai rien à me reprocher, mais je n’aime pas les odeurs, surtout lorsqu’elles ne viennent pas de chez nous...

De chez Jacqueline par exemple, la voleuse de mari, et pourtant elle n’avait rien dans son frigo celle-là, toujours à mendier ; un petit poivron par-ci, une petite banane par-là, un concombre tous les jeudis, c’est à croire qu’ils n’allaient pas tout droit dans son estomac, je vous laisse deviner. Je compte sur votre intelligence et sur vos yeux pétillants de jeunesse.

Elle s’appelait Jacqueline, mais ce n’est pas son vrai prénom, le vrai prénom lui, est imprononçable mais je vais faire un effort, rien que pour vous écorcher les oreilles comme quand on racle le fond d’une marmite en acier avec une couteau bien aiguisé; elle s’appelait Mahbouuuuba, elle vient du Sénégal, mais vous ne pouvez pas vous imaginer à quel point elle pue, elle adore faire frire des maquereaux (et pas qu’à la poêle) et des frites aussi, bien sûr la porte toujours grande ouverte, les yeux aux aguets et les aisselles dégoulinantes, elle s’éponge toujours le front avec le pan de sa robe, toujours la même, une sorte de soutane dont les couleurs bariolées heurtent mes yeux mal-portants par leur mauvais goût , quand elle traverse le couloir, oh là là, pour faire ses petites courses sur le palier, je me munis instantanément d’une pince à linge –servant à l’occasion d’un bouche-nez- et de mon eau de Cologne « Fais-Fi- » et je sors inonder l’immonde « écurie » dans les flaques bienfaisantes de mon parfum.

Mais personne ne m’aime. Ici dans cette barre infernale, on m’appelle le « gros blanc », et pourtant je n’ai que la peau sur les os, moi aussi je ne les aime pas, cette ribambelle de petits noirs tellement identiques qu’on dirait des clones, et ces Arabes aux foulards crasseux et au ventre toujours proéminent dans l’attente d’un futur rejeton, pour l’allocation.

Je suis blanc. Laissez-moi souffler un peu, ma haine me fatigue, mais ne vous inquiétez pas, je les enterrai tous, je mettrai fin aux déjections de leurs chiens enragés, à leur jet d’urine qui pue l’herbe fraîchement fumée, je « niquerai » les ascenseurs, oh ! Excusez cet écart de langage mais à force de vivre dans une étable on finit par devenir cochon...

Moi Gilbert khodorvsky, blanc, français depuis Louis XIV, au nom de la Patrie, je les ferai tous brûler dans leur putain d’HLM, j’ai déjà élaboré ma stratégie, je compte sur l’aide de M. Leroy et M. Le Franc, qui ne manqueront pas de mettre le feu dans les boîtes aux lettres ainsi que dans les cages d’escaliers, les policiers n’y verront que du feu et accuseront les petits encapuchonnées du crime abominable, on en parlera même au journal de 20 heures, les Arabes brûleront avec toute leur vaisselle en plastique et les Noirs seront fris comme des merlans, ils ne feront que retrouver leur couleur originelle que les crèmes bon marché n’arriveront jamais à dissimuler.

Quant à moi, je déménage la semaine prochaine, je déguerpis d’ici, c’est plus possible, n’est ce pas ma Gilberte chérie !!?? Géraldine, une honnête fille, mon aînée, a décidé de me placer en maison de retraite, elle va me mettre aux « Cornouailles », il paraît que c’est beau, avec beaucoup d’herbe et rien autour...

Vous n’en direz rien aux autres, entre blancs on se comprend, A Dieu la racaille, bonjour les jours heureux dans le giron de notre sainte Patrie « Mère- Retraite » !!!

Houda ZEKRI

Le 5janvier 2008

20h22